Antipode MJC x Champion de Cicé - Saison 1, épisode 2
Nous entretenons, depuis des années, des rapports de (très) bon voisinage avec l'École Champion de Cicé, située à quelques dizaines de mètres de chez nous. Depuis la rentrée, notre compagnonnage prend une nouvelle forme : un jumelage conclu sur trois ans.
Nous souhaitons vous faire partager ce projet protéïforme, grâce à des reportages photos, vidéos et sonores.
Eva Priour, chargée des actions culturelles de l'Antipode MJC, nous invite à replonger dans la seconde étape des ateliers.
Il est 9h. Les premiers ateliers se déroulent en classe. Et pour la première fois, les CM1 de l’École Champion de Cicé vont enfin pouvoir rencontrer les artistes dont on leur parle depuis plusieurs semaines : BAKEL, d’une part et PRAA, d’autre part.
Sur 6 séances d’une demi-journée, chaque artiste accompagné d’un groupe d’enfants aura la mission de traduire les images en sons; autrement dit de mettre en musique une dizaine de créations visuelles (lieux imaginaires) réalisées en classe par près de 80 élèves de CM1.
“Quand vous écoutez de la musique, ça vous fait penser à des choses.”
En disant cela aux enfants, la musicienne Vanille (BAKEL) touche du doigt le cœur du projet : ici et maintenant, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, tout est pluriel et infini, la seule limite est celle de l’imaginaire.
Oui, cela peut donner un peu le vertige au début ; on se demande par quel bout commencer. “Vertige” c’est d’ailleurs un morceau de Vanille, que les enfants connaissent déjà visiblement par cœur ; ils ferment les yeux et se mettent à murmurer ses paroles dès le deuxième atelier : un pur moment de grâce !
Tout au long de cette séance avec Vanille et Loïc (BAKEL), des mots s’imposent parmi les autres, comme pour rythmer la musique d’une rencontre sensible entre les artistes et les enfants : métissage(s), voyage(s), dépayser, création, inspiration, souvenirs, identité(s), famille, découvertes...
De leur côté, Marion et Marine (PRAA) font appel aux souvenirs et aux sentiments des enfants; pourquoi avoir choisi cette image plutôt qu’une autre ? Elles amorcent du même coup l’étape de composition musicale à suivre; quelles sonorités peuvent nous évoquer ces images ? Dans ce groupe, les créations des enfants font aussi la part belle à la nature. Leurs lieux imaginaires sont autant de mondes bigarrés et hétéroclites où les glaciers, les volcans, les pharaons et les donuts volants vivent en harmonie.
À tour de rôle, les enfants présentent ainsi aux artistes leurs recherches visuelles autour de l’inépuisable thème du voyage : alors que certains sont allés piocher dans leurs souvenirs d’enfance, d’autres ont invoqué leurs rêves et exprimé leurs quêtes d’identité(s). Sans transition, on se souvient des étés passés avec mamie dans le Morbihan puis de la mer qu’on prend pour retourner au bled, au Maroc. On se surprend même à remonter le temps jusqu’en Egypte ancienne ou à fantasmer un pays où les bonbons sont rois et où il pleut des bâtons de sucre d’orge!
En somme, on s’accorde le temps de rêver d’un ailleurs qui nous rapproche. Surtout, on prend la liberté d’être, au cours des prochaines semaines, les créateurs et parties prenantes d’un processus artistique à plusieurs mains.
Reportage photo : Claire Huteau