
Une séance de travail à l'école Champion de Cicé avec Leska

Le duo de musique électronique Leska a créé des morceaux avec une classe de CM2, à partir de sons du quotidien mis en forme grâce à la MAO (musique assistée par ordinateur).
Éva Priour, chargée des actions culturelles de l'Antipode MJC, nous invite à replonger dans la séance du 9 avril 2018 !
“Les enfants font de la musique triste”
« C’est le troisième atelier d’une série de six séances et Marc et Thomas réservent un accueil enthousiaste aux propositions des enfants tout en guidant la composition en puissance. C’est la deuxième année que les deux musiciens travaillent avec une classe. Et cette année, ils trouvent que les enfants font de la musique triste.
D’autres diront que leurs intuitions, mises en forme avec les musiciens, rendent une musique “puissante”, “mélancolique”, même “prenante”. A ce stade, nous n’en sommes qu’à l’introduction instrumentale du morceau et j’observe déjà la juste dose de saupoudrage technique et de manipulation intuitive pratiquée par les artistes.
La forme des ateliers proposés permet d’alterner entre écoute interactive, écoute des autres et de soi, manipulation intuitive des instruments et des machines, initiation technique, écriture, chant et assimilation par le faire.
Au fil de l’atelier, les chaises se rapprochent, un groupe d’enfants s’agglutine sur le rang de devant, un autre groupe reste en retrait. A première vue, l’on pourrait croire que ce dernier groupe se désintéresse. Il n’en est rien : depuis l’endroit où je suis je les vois discrètement tapoter sur leurs genoux, pianoter dans l’air, sous leurs chaises, faire des mouvements de vagues avec les bras ou fermer les yeux.
L’enseignant se fond dans le groupe, il est assis avec les enfants ; physiquement, il n’est pas à côté mais avec eux, tout en étant en appui des artistes.
Des “ah”, des “oh”, des “waah” retentissent comme des échos, en réaction à ce qui se déroule sous leurs yeux, dans leurs corps et leurs oreilles.
Ça tambourine sur les rebords des chaises, ça dodeline de la tête en rythme, parfois leurs regards s’échappent par la fenêtre, pour digérer, s’échapper et mieux revenir ensuite. »